En avant Mars : avancer face au backlash

« En avant Mars parce qu’on refuse de reculer ». Trente ans après la Déclaration de Pékin qui promettait un avenir plus égalitaire pour les femmes et les filles, le constat est saisissant : les droits des femmes ne sont pas simplement stagnants, ils reculent, dans de nombreux endroits du monde. Ce n’est plus une lente progression avec des obstacles : c’est une régression active, un véritable retour en arrière de l’autonomie, de la dignité et de la liberté des femmes. Face à ce recul global, l’urgence est plus forte que jamais : nous devons le nommer, le comprendre, et surtout y répondre. Parce que l’égalité n’est pas quelque chose que l’on obtient une fois pour toutes ; elle se construit, se défend, se transmet.

Un recul global et chiffré de l’autonomie des femmes

Les données les plus récentes de l’UN Women et de la United Nations Statistics Division (rapport Gender Snapshot 2025) dessinent un tableau alarmant : si les tendances actuelles se poursuivent, plus de 351 millions de femmes et de filles pourraient rester prises dans une extrême pauvreté d’ici 2030. (Voir le rapport complet ici : https://unstats.un.org/sdgs/gender-snapshot/2025/GenderSnapshot2025.pdf) De plus, seulement 56,3 % des femmes âgées de 15 à 49 ans mariées ou en union disposent d’un pouvoir de décision complet sur leur santé sexuelle et reproductive, selon les données de 78 pays. (Idem) Cela signifie concrètement que dans la grande majorité des contextes, les femmes n’ont pas les pleins pouvoirs pour décider de leur éducation, de leur corps, de leur avenir. Ce recul quantitatif est donc aussi un recul qualitatif : il ne s’agit plus seulement d’espérer l’égalité, mais de se battre pour la survie sociale, économique, politique. Si le pouvoir de décider échappe aux femmes, comment peut‐on véritablement revendiquer des droits ? Ce n’est pas une question de « petites améliorations », mais bien de fondement : l’autonomie des femmes comme condition de l’égalité.

Les violences, partout et sous toutes formes

Les violences faites aux femmes constituent l’un des marqueurs les plus criants de ce recul, de ce backlash contre l’égalité. Selon l’UN Women, « le genre influe lourdement sur le fait de vivre ou non la violence en contexte de conflit ». (source : https://www.unwomen.org/en/articles/facts-and-figures/facts-and-figures-women-peace-and-security) En 2023, les cas de violence sexuelle liés aux conflits ont augmenté de 50 % par rapport à l’année précédente. (Voir article AP News) Et plus de 95 % des victimes sont des femmes et des filles. Ces violences ne sont pas des actes isolés : elles sont systématiques, institutionnalisées dans des structures qui tolèrent, minimisent ou ignorent les récits des victimes. Par ailleurs, des témoignages émergent : femmes séquestrées pour produire des ovules, traitées comme des « ressources » – cela dépasse la fiction, c’est la réalité de notre monde. Ce type de violence ne doit pas être relégué au rang de « dommages collatéraux » : c’est un symptôme direct du recul des droits et de la dignité des femmes. Il s’inscrit dans un contexte global où la vulnérabilité des femmes est exacerbée par les crises, les conflits, et la montée du conservatisme. Le backlash s’exprime aussi dans le matériel, dans la terreur physique, dans la négation d’espaces de protection pour les femmes.

Les droits reproductifs et le corps des femmes : un terrain de bataille

Le corps des femmes est devenu l’un des terrains de bataille majeurs du XXIᵉ siècle. Le droit à l’éducation, à l’emploi, à la parole publique, à disposer de son corps sans contrainte : tout cela est remis en cause dans de nombreux pays. Dans certains contextes, comme en Afghanistan, les femmes sont purement exclues de la citoyenneté : éducation refusée, travail interdit, parole publique supprimée. Dans d’autres, comme en Iran, défier le port du voile peut mettre la vie en danger. Aux États-Unis, le recul du droit à l’avortement plonge des milliers de femmes dans des situations de détresse. Le corps féminin devient alors un enjeu politique, moral, légal : il n’est plus reconnu comme appartenant à la femme mais contrôlé, surveillé, limité. Cette transformation est aussi une manifestation du backlash contre les avancées féministes : ce qui était gagné est désormais contesté. Par ailleurs, la montée du masculinisme – ce mouvement qui affirme une réaction contre le féminisme et valorise un retour à des normes traditionnelles de masculinité – se manifeste comme l’une des contre-forces à ces droits. (Voir recherche sur la masculinisme et la contre-mobilisation antiféministe) Cela veut dire que l’égalité corporelle, reproductive, décisionnelle, ne se négocie plus seulement entre femmes et institutions : elle se bataille contre des forces conscientes de retour en arrière. Et si le corps féminin devient site de contrôle, alors l’égalité elle-même devient impossible.

Face au repli des droits : pourquoi c’est maintenant qu’il faut marcher

Nous ne sommes plus simplement dans une phase de stagnation : c’est bien une régression violente que nous vivons au niveau global. Ce recul des droits s’inscrit dans un contexte géopolitique instable : crises économiques majeures, instabilités politiques, conflits ouverts, remontée des conservatismes, et surtout l’apparition d’une réaction organisée contre l’égalité. On parle de backlash : selon l’UN Human Rights Working Group, « le Working Group a observé une régression des droits des femmes et du concept même d’égalité entre les genres au cours des dernières années ». (Voir A/HRC/WG.11/41/2) Dans ce climat, les droits des femmes sont fréquemment parmi les premiers sacrifiés. Pourtant cette situation n’est pas une fatalité. La mobilisation reste possible, nécessaire, urgente. C’est pourquoi la campagne #EnAvantMars, portée par l’ONU Femmes France, en écho à l’initiative internationale #MarchForward, appelle chacun·e à dire « pas de recul ». Parce que l’égalité ne se décrète pas : elle se défend, s’exige, se partage. Il est temps de marcher, ensemble, pour que ce recul ne devienne pas la norme. Et de dénoncer la montée du masculinisme, cette contre-attaque organisée visant à remettre en cause les avancées de l’égalité femmes-hommes.

Vers un engagement renouvelé

« Quand une femme se lève, c’est toute l’humanité qui prend appui. » Cette phrase que je porte est plus qu’un slogan : c’est un engagement, un appel, une conviction. Aujourd’hui plus que jamais je vous invite à : faire un don pour soutenir des actions concrètes, rejoindre la mobilisation pour faire entendre votre voix, partager ce message pour que l’oubli ne gagne pas. L’égalité ne se construit pas dans le silence, elle s’affirme dans l’action. En cette Journée internationale des droits des femmes, nous ne tournons pas les talons. Ici on avance.

Remettre l’humain au cœur du numérique, c’est refuser la démesure. C’est concevoir des technologies sobres, justes et explicables. C’est accepter que la vraie innovation ne se trouve pas dans la complexité des algorithmes, mais dans la clarté des intentions.

Quand une femme se lève, c’est toute l’humanité qui prend appui.

Et si on décidait, maintenant, de ne jamais reculer ?

Sources et lectures recommandées

ONU Femmes – The Gender Snapshot 2025 : rapport mondial sur les progrès et reculs de l’égalité entre les sexes

ONU Femmes – Facts and Figures: Women, Peace and Security : données actualisées sur l’impact des conflits sur les femmes

UN Human Rights Council – Gender Equality and Gender Backlash: Guidance Document : analyse du phénomène mondial de backlash contre l’égalité de genre

AP News – UN report: 50% rise in conflict-related sexual violence in 2023 : hausse documentée des violences sexuelles en zones de conflit

Human Rights Watch – Women’s Rights Under Attack Worldwide : panorama des reculs législatifs récents en matière de droits des femmes

ONU Femmes France – Campagne #EnAvantMars / #MarchForward : appel à la mobilisation 2025 pour l’égalité

Amnesty International – Backlash: the global wave against women’s rights : rapport d’analyse sur la montée du masculinisme et la contre-réaction antiféministe

France Diplomatie – Déclaration de Pékin et Plateforme d’action, 30 ans après : retour sur les engagements initiaux et leur mise en œuvre

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