S1 :E8 GINNY&GEORGIA Netflix
Sublime poème sur l’identité, l’appartenance, les origines, le métissage.
Cette série semblait légère mais ne l’est pas tant que cela, notamment avec ce magnifique passage.
Des mots bien choisis pour décrire les maux ressentis à avoir à choisir sa case…
Ce caméléon multiculturel, cette métisse, s’adaptant à des environnements différents, souffre de sa non appartenance à une communauté ou d’avoir à entrer dans une case trop étroite.
« Quand j’étais petite je croyais que les gens naissaient la tête de travers car c’est de cette façon qu’on m’a toujours regardé moi.
Des petites cases, il faut rentrer soit dans l’une soit dans l’autre.
La plupart des gens n’ont pas besoin de s’adapter au monde comme je le fais toujours.
Ils n’ont pas besoin de changer ou ni d’altérer leur personnalité ou de se façonner
Quelle partie de moi vais-je montrer aujourd’hui ?
Quel aspect de ma personnalité vous offensera le moins et lequel vous charmera le plus ? Et quel est celui qui fonctionnera le mieux celui qui sera le plus précieux mais surtout celui qui façonnera mon destin ?
Vous l’aurez compris je suis un imposteur.
Toujours égarée, à la recherche de mon chemin. Les gens me l’indiquent à contrecœur mais n’en pensent pas moins. Telles les tornades qui soufflent sur moi quel que soit l’endroit où je me trouve.
Eh bien Dorothy n’a pas envie de s’amuser aujourd’hui. Elle se prépare pour son examen. Les cases sont vides . Elles attendent d’être cochées. Elles me dévisagent et me mettent au défi de n’en cocher qu’une.
Eh bien vous pouvez me croire je suis une experte.
Pratiquement toute ma vie on m’a demandé de rentrer dans une case. Je suis rodée c’est mon quotidien.
Je suis capable d’emballer toute mon identité en moins d’une heure.
Là où il y a des racines il y a du pouvoir mais moi je flotte à la surface.
Mon sang est un peu comme l’eau et l’huile refusant de s’associer.
Les vieux livres de mon père que je lisais en secret dans mon coin. L’appareil photo qui capture chacun de mes souvenirs en un flash, sauvegardé précieusement quand ma mémoire faiblira. Cette allumette qui provoqua un incendie.
Tous ces souvenirs sont prêts à être entassés dans une boîte pour être transportés de ville en ville. Mais ce n’est pas le genre de boîte que les gens ont vraiment envie d’ouvrir.
Tellement de lignes tracées dans le sable. Vais-je y arriver ? Vais-je échouer ?
Ces mondes je les connais par cœur. Je saute. Je monte. Je tombe. J’alterne entre ces deux mondes. Du jamais vu.