Antsiranana, ma couleur, mes couleurs

Partager :

Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

J’ai toujours pris plaisir à écrire le nom de ma ville de naissance : Antsiranana. Bien que la prononciation et l’orthographe soient difficiles, cette ville est souvent méconnue. Je pourrais simplement utiliser l’appellation « Diego Suarez », qui est une alternative plus facile, mais cela serait moins amusant et susciterait moins de questions.

Je suis née à Antsiranana, une ville située à l’extrême nord de Madagascar, où j’ai passé mes cinq premières années. Les rares souvenirs que j’ai de cette période sont dans mon esprit en noir et blanc avec une teinte jaune, comme de vieilles photos. Peut-être est-ce dû au fait que les rares photos de ma petite enfance sont ainsi, je suppose.

Je me souviens surtout des odeurs sucrées, du goût du bonbons anglais, boisson locale, ainsi que des sentiments d’immense joie, de peur, de tristesse et de contrariété. Je me rappelle également les questions existentielles qui me traversaient l’esprit : pourquoi la lune est-elle si grosse ? Pourquoi la terre est-elle rouge ? C’est quoi cette petite grosse bête ?

Je suis née dans une petite maison en tôle, seule avec ma mère, sans pleurs ni douleurs, du moins c’est ce qu’on m’a raconté.

Il m’a fallu trente ans pour retourner dans ma ville de naissance. Bien que je n’aie pas revu ma maison en tôle, j’ai reconnu le portail derrière lequel se trouvait la maison où j’ai grandi. En le voyant, j’ai revécu les moments où j’y jouais et évoluais en sécurité, protégée. Les images qui me viennent à l’esprit sont toujours en jaune et blanc. J’ai alors réalisé la chance que j’avais eue d’évoluer ainsi en toute sérénité, malgré les nombreuses batailles et le travail que cela avait nécessité. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour de nombreux enfants sur place. « Personne ne joue avec les mêmes cartes. » Je me suis alors posé des questions existentielles sur ce que serait ma vie si j’étais restée.

Ce retour à ma ville de naissance m’a permis de redécouvrir les couleurs de ma ville. C’était comme régler mon téléviseur sur « contraste maximum ». Le vert était encore plus vert, le bleu plus intense et la terre rouge tellement rouge. Il y avait tellement de nuances de couleurs. Ces couleurs intenses, mais apaisantes, combinées à une conception différente du temps m’ont offert une expérience hors du temps. Jusqu’à aujourd’hui, ma ville de naissance reste ma plus belle destination.

On Key

Related Posts

Transformer une déception et rester enthousiaste

Parfois je m’emballe et je tombe de haut. Je sens tellement vite ce qui pourrait m’aligner que la chute surprend toujours un peu. Pourtant, chaque déception me renvoie à ce que je veux vraiment créer dans ma vie et dans ma carrière. L’alignement revient dès que je respire, que je me recentre et que je refuse de me trahir. Et je finis toujours par rebondir, plus lucide, plus forte et plus déterminée que la fois d’avant. Et si cette fois-ci encore, la redirection était en réalité le début de quelque chose de beaucoup plus juste ?

Assurance : comprendre son rôle dans la crise sociale

L’assurance est devenue un pilier central de l’épargne et de la protection sociale, bien au-delà du simple contrat que l’on signe par obligation. Elle irrigue l’économie réelle, finance les entreprises, soutient les retraites et amortit les chocs sociaux. Elle se retrouve aujourd’hui au cœur des tensions sur la Sécurité sociale, de la réforme des retraites et de l’explosion des risques climatiques. Elle révèle les fragilités de notre modèle tout en offrant des leviers puissants pour construire un avenir plus résilient. Elle mérite enfin d’être regardée comme un acteur stratégique, et non comme une ligne anonyme sur un relevé bancaire.

42, l’IA et le sens de la vie… numérique

Dans l’univers de Douglas Adams, 42 n’est pas une réponse magique, c’est un miroir tendu à notre obsession de vouloir tout expliquer par le calcul.
L’histoire de Deep Thought ressemble dangereusement à notre façon de poser des questions à l’IA en oubliant de travailler le sens, le contexte et la responsabilité humaine.
Face à des acteurs comme Elon Musk, xAI, Grok ou même des écoles comme 42, la vraie question n’est pas ce que la machine peut faire, mais ce que nous acceptons de lui déléguer.
Pourtant, aucune IA ne décidera à notre place de ce qu’est une société juste, inclusive et soutenable, même si ses réponses paraissent brillantes.
Alors, au lieu de chercher notre 42 dans la technologie, il est temps de redevenir pleinement responsables des questions que nous posons au monde numérique comme au monde réel.

Transformation digitale : transformation ou agitation ?

Dans un monde où tout le monde parle de transformation, peu de dirigeants osent encore poser la question du sens. Beaucoup confondent mouvement et progrès, empilent les projets digitaux sans jamais interroger leur impact humain et sociétal. La transformation devient alors un décor moderne qui cache des organisations fatiguées, verticales et déconnectées de leurs propres équipes. Une organisation qui change ses outils sans questionner sa culture, sa gouvernance et sa mission ne se transforme pas, elle se relooke. Alors la vraie urgence n’est plus de “faire digital”, mais de décider pour quoi, pour qui et vers quel type de société nous voulons vraiment aller.

Assumer sa complexité : la force du leadership métissé

Je ne suis pas une somme de rôles, je suis un fil rouge. Tout ce que je fais, tout ce que je partage, naît du même endroit : mon métissage. Il est ma boussole, mon moteur, ma cohérence. Assumer sa complexité, c’est refuser de se réduire à un titre ou à une case, c’est revendiquer le droit d’être plurielle sans être éparpillée. Parce qu’au fond, la vraie cohérence ne se trouve pas dans la simplification, mais dans l’alignement entre ce que l’on fait, ce que l’on pense et ce que l’on est.

Antsiranana, ma couleur, mes couleurs
Retour en haut